Les proches aidants, ou aidants familiaux, sont les personnes qui viennent en aide à une personne dépendante et/ou porteuse de handicap, faisant partie de leur entourage. Ils peuvent également être choisis par la personne dépendante.
Les aidants disposent de droits souvent méconnus. Voici une liste des principaux droits auxquels vous pouvez prétendre.
- Avantages fiscaux
Les aidants familiaux ou proches aidants participent souvent financièrement au maintien à domicile de la personne en perte d’autonomie. Ils peuvent alors bénéficier :
- D’un crédit d’impôt de 50 % pour l’emploi d’un salarié à domicile ou d’un prestataire de services à la personne
- D’une déduction forfaitaire pour l’accueil à leur domicile d’une personne âgée de plus de 75 ans, autre qu’ascendant et sous conditions de ressources
- D’un crédit d’impôt de 25 % pour l’installation d’équipements de sécurité, d’accessibilité ou sanitaire dans l’habitation principale du proche dépendant
- Droit au répit
La loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement a instauré, en 2016, un droit au répit pour permettre aux proches aidants de prendre du repos. Ce droit au répit est intégré à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). L’accueil de la personne aidée dans un accueil de jour ou un hébergement temporaire peut être financé jusqu’à hauteur de 500 € par an, au-delà des plafonds de l’APA.
- Congés des aidants
- Le congé de proche aidant est demandé quand vous devez vous occuper d’un membre de votre famille ou d’une personne âgée que vous soutenez pour les actes de la vie quotidienne (son taux d’incapacité doit être au moins de 80% et elle doit bénéficier de l’APA). Ce congé a une durée de 3 mois, renouvelables dans la limite d’un an dans votre carrière. Attention, ce congé n’est pas rémunéré par l’employeur, mais peut l’être par la CAF ou la MSA (voir paragraphe suivant « proche aidant et rémunération ».
- Le congé de solidarité familiale intervient lorsque la personne aidée est en fin de vie ou que son pronostic vital est en jeu. Il s’agit d’un congé sans solde d’une durée maximum de 3 mois renouvelable une fois. Le maintien de l’emploi du proche aidant est assuré.
- Les dons de RTT se développent de plus en plus. Vos collègues peuvent demander à votre employeur de vous donner des jours de congés (leur 5ème semaine seulement), de récupération ou de RTT qu’ils n’ont pas pris. Vous serez alors rémunéré.
- Aidant et retraite
L’aidant familial peut bénéficier d’un droit à l’affiliation gratuite à l’assurance vieillesse du régime général (Assurance vieillesse des parents au foyer – AVPF) s’il a à charge un adulte handicapé ou malade qui est reconnu par la CDAPH comme devant bénéficier d’une assistance permanente. Les personnes, ayant interrompu leur activité professionnelle pour s’occuper d’une personne handicapée en tant que proche aidant, peuvent bénéficier d’une retraite à taux plein à 65 ans au lieu de 67 ans.
Si un parent invalide à 80% vit sous votre toit, vous avez droit à une majoration de trimestres d’assurance retraite (8 au maximum), à raison d’un trimestre par période de 30 mois civils consécutifs, mais seulement depuis le 1er février 2014.
- Proche aidant et rémunération
La loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement reconnaît l’action du proche aidant en tant que personne qui vient en aide de manière régulière, à titre non professionnel, pour accomplir une partie ou la totalité des actes de la vie quotidienne d’une personne âgée en perte d’autonomie. Il peut prétendre, à ce titre, à un congé du proche aidant pouvant donner lieu à indemnisation sous forme d’une allocation journalière du proche aidant proposée par la CAF ou la MSA sur demande de l’aidant et pour une durée limitée.
Une personne âgée, bénéficiant de l’APA, peut également rémunérer un proche (un enfant notamment) qui l’aide à domicile, même s’il a pris un congé de proche aidant. Attention, il n’est pas possible de salarier son conjoint, son concubin ou son pacsé.
- Droit à la formation
Le proche aidant peut bénéficier d’un apprentissage spécifique dispensé par un professionnel de santé si la personne aidée a besoin de gestes de premiers secours, de gestes du quotidien, d’un accompagnement psychologique, de soins corporels… Rapprochez-vous du CLIC ou du CCAS de votre secteur pour avoir de plus amples informations. Ils pourront vous donner la liste des associations d’aidants de votre secteur proposant des formations.
Par ces formations, dispensées en petits groupes, les aidants améliorent leurs connaissances sur la maladie et son évolution. Ils mettent en place de nouvelles stratégies de communication afin de maintenir un échange serein. Cela leur permet ainsi d’augmenter leur estime de soi et leur seuil de tolérance face à des symptômes souvent difficiles à vivre au quotidien. L’échange entre familles permet un partage d’expérience et de conseils sur la gestion des troubles au quotidien. Suite à ces formations, les aidants prennent davantage soin d’eux et s’épuisent moins.
Pour en savoir plus sur le droit des aidants : https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/vivre-avec-une-maladie-chronique/article/les-aidants-et-les-proches
La HAS (Haute Autorité de Santé) préconise pour chaque aidant une consultation annuelle auprès de son médecin généraliste pour évoquer sa santé physique et psychique https://www.has-sante.fr/jcms/c_938713/fr/maladie-d-alzheimer-et-maladies-apparentees-suivi-medical-des-aidants-naturels